L'hôpital : ma première échographie à l'hôpital

Publié le par Fleur Endeuillée

L'hôpital : ma première échographie à l'hôpital

Je me lance dans une série d'articles sur mon expérience de l'hôpital. Je vais donc entrer dans les détails de certains moments de mon histoire que j'ai raconté ici.

Je vais forcément critiquer l'hôpital. Mais si par moment je regrette le manque de psychologie et de considération des médecins, je dois reconnaître que leur métier est extrêmement difficile et bien des problèmes que j'ai rencontré viennent plus d'un manque de moyen de l'hôpital public. Sachant qu'il s'agit de l'un des meilleurs je trouve cela très inquiétant... J'espère que nos politiques finiront par comprendre que la santé est ce qu'il y a de plus important et que l'hôpital mérite donc des investissements. Je n'ai pas eu à payer une seule des prestations que j'ai reçu et je remercie notre système pour cela mais j'aurai volontiers payé plus pour avoir des médecins disponibles.

Mon type de grossesse à haut risque implique que je passe des échos toutes les deux semaines. Je n'ai pas non plus eu le choix de la maternité car il en faut une de type 3. J'avais déjà fait plusieurs échos avec ma gynécologue car l'hôpital ne me prenait en charge qu'à 12 SA.

Pour une grossesse monochoriale monoamniotique, l'échographie à 12 SA est très importante car elle valide le diagnostic. C'est le seul moment où l'on est sûr qu'il n'y a qu'une poche amniotique. Avant, elle n'est pas assez visible et après, elle est trop fine.

Pour cette première échographie à l'hôpital, nous étions donc très tendus. Surtout que notre entourage comporte des médecins qui nous ont mis en garde sur les nombreux risques de cette grossesse quitte à nous suggérer l'IVG. J'avais donc préparé une longue liste de questions sur les risques afin que l'on sache quoi faire.

Nous avions rendez-vous à midi. Il faut s'enregistrer 30 minutes avant. Donc nous étions là depuis 11h30.

Un interne vient nous chercher à 13h. Il me demande à peine comment je vais et l'échographie commence. Là surprise pour lui car il ne s'attendait pas à une grossesse mono mono (son petit nom dans le milieu). Il commence, s'extasie devant les interactions de mes deux bébés. Ça me fait chaud au cœur. Mais il galère car faire une échographie de deux bébés c'est long, mais quand ils peuvent changer de place à leur gré et qu'il n'y a pas moyen de les différencier c'est pire.

Pendant l'écho un autre interne entre, ils papotent et il ressort. Ce qui est probablement naturel pour eux ne l'est pas pour moi... mais je m'y ferai très vite!

Au bout de 30 minutes, la médecin entre et reprend l'échographie après qu'il lui ait expliqué brièvement où il en était (on ne me demande toujours pas comment je vais). Visiblement ça l'emmerde ce type d'écho complexe. Elle fait l'écho presque sans rien dire. Je ne sais donc absolument pas si tout va bien. A un moment, elle s'énerve : ils ont échangés de place!

Elle appuie sur mon ventre pour essayer de les coincer... me fait mal. Au bout d'une heure, on en a marre toutes les deux... Elle arrête l'écho, elle a a priori ce qu'il faut.

Là on me demande enfin si j'ai des questions! Je leur demande s'ils ont des statistiques sur ce type de grossesse et les risques associés. Là elle me répond de manière désagréable, "chez nous, on n'aime pas les chiffres".  

Je lui parle tout de même du fait qu'on nous ait suggéré l'avortement. Là elle s'énerve, dit que l'on peut faire ce que l'on veut mais qu'il n'y a pas de raison, qu'une IMG ( avortement pour raison médicale) serait refusée. L'interne finit par me dire gentiment que l'on verra tout à l'échographie s'il y a des risques. Et qu'une IMG est possible à tous les stades de la grossesse.

Je leur demande comment vont mes bébés : tout va bien. Elles sont juste un peu petites.

Là elle me demande si j'ai fait ma déclaration de grossesse: je n'en sais rien donc non. Elle m'engueule presque parce que c'est tard pour le faire. J'ai fait 4 échographies avant elle et c'est la première à m'en parler...

Elle remplit le papier en râlant.

Nous sortons de là à 14h sous le choc et sans réponse à nos questions... Ils ne m'ont même pas parlé du risque de trisomie ou non (la mesure de la clarté nucale est aussi faite à cette échographie). Je verrai dans le compte rendu qu'il est très faible. Nous attendions beaucoup de ce rendez-vous car nous avions décidé de prendre la décision d'avorter ou non en fonction.

A vrai dire, je ne voulais pas avorter depuis le début mais je ne voulais pas non plus me lancer tête baissée dans une grossesse à haut risque. Je m'étais donc beaucoup renseignée avant mais la plupart des conseils que j'avais reçu me disait d'attendre ce rendez-vous.

Après avoir vu mes bébés si mignons et en sachant qu'elles allaient bien, je ne pouvais pas avorter. Mon mari était d'accord. On se lancerait malgré les risques d'handicap.

Je ne regrette pas cette décision même si aujourd'hui le résultat est le même. Je ne me serai pas pardonnée de ne pas avoir tout tenté pour elles...

 

Publié dans Hôpital, Santé, Mon histoire

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
beau blog. un plaisir de venir flâner sur vos pages. une belle découverte et un enchantement.N'hésitez pas à venir visiter mon blog. lien sur pseudo. au plaisir
Répondre