L'hôpital : l'accouchement ou fausse couche

Publié le par Fleur Endeuillée

L'hôpital : l'accouchement ou fausse couche

Dans mon précédent article, je me suis arrêtée à mon rendez-vous prévu le lundi.

Étant donné l'ensemble des risques, nous avions pris la décision d'accepter l'IMG. Mais lors du rendez-vous de lundi, j'ai de nouveau eu des doutes.

Tout d'abord, la médecin me dit que si le CMV est négatif alors c'est vraiment négatif vu le délai. Jusque là, on nous avait dit que ce n'était pas sûr avec le prélèvement de sang fœtal.

Ensuite, elle nous demande si on a eu les résultats et la réponse est non. Elle a cru se souvenir qu'ils étaient disponibles depuis vendredi et qu'ils étaient négatifs.

Je commence à paniquer car même si sans CMV les risques étaient importants car la poche des eaux étaient brisées, le CMV m'avait aidé à me convaincre que je n'avais pas de meilleure solution.

Elle fait l'écho et là ne voit plus aucun signe de problème. Ce qui ne veut rien dire vu qu'on voyait moins bien mais cela a encore augmenté ma panique.

Mon col est fermé et je n'ai aucun signe d'infection.

Finalement, elle revérifie les résultats et en fait c'est moi qui est maintenant négative au CMV car la maladie a disparu de mon sang. Nous n'avons toujours pas les résultats pour mes bébés. Ce n'est pas normal. Elle contacte le laboratoire qui lui dit que cela a pris plus de temps pour confirmer le diagnostic. Elle nous dit que si c'est le cas c'est probablement positif.

Avec tous ces rebondissements, je souhaite pouvoir réfléchir encore un peu et attendre la confirmation. Elle me propose donc de m'appeler le lendemain matin pour me le confirmer.

 

Le lendemain (mardi), elle confirme que les filles ont bien le CMV, je confirme donc mon accord pour l'IMG.

Dans les heures qui suivent (vers 13h), je sens une douleur au ventre. Je pense que c'est digestif. Je ne me sens pas bien. J'appelle l'hôpital qui me conseille de prendre du spasfon et de venir si j'ai de la fièvre ou si ça ne s'améliore pas. Je me repose un peu mais la douleur augmente et j'ai l'impression d'avoir de la fièvre. Même si ma température reste basse, elle a un peu augmenté.

Avec ma mère, nous décidons d'aller à l'hôpital. La douleur ressemble maintenant à des contractions.

Nous arrivons à l'hôpital à 15h. J'explique la situation et on me fait mettre un masque pour le risque d'infection.

Je vais passer 3 heures en salle d'attente avant que l'on s'occupe de moi. La douleur est de pire en pire et j'ai très peur d'une infection. Au bout de 2 heures, j'ai demandé un doliprane ce qui m'a été refusé car le médecin devait arriver et j'étais la suivante.

En salle d'attente, je découvre qu'il n'y a pas de médecin disponible car il y a plusieurs accouchements en cours. Il n'y a pas non plus de chambre disponible.

N'ayant pas fait de cours de préparation à l'accouchement et en plus comme je devais avoir une césarienne, je n'étais pas du tout préparée à la douleur et à ce qui était en train de se passer. Je ne savais même pas si c'était des vrais contractions... J'avais prévenus mon mari que j'étais à l'hôpital mais au début, je ne lui ai pas demandé de venir car je ne pensais pas accoucher...  

Il est 19h, et après avoir découvert quelque chose marrons dans mes urines, un externe me prend en charge.

Entre 2 cris de douleurs, il me pose des tas de questions à la con. Je sens bien qu'il gagne du temps et tente d'avoir l'interne. Il semble tout juste commencer ses études et ne peut pas m'examiner...

30 minutes plus tard, l'interne arrive. Il m'ausculte et constate que j'ai probablement une infection au cri de douleur que je pousse quand il essaye de m'ausculter. Mon col est ouvert à 6 cm. Il demande aux infirmières pourquoi on ne l'a pas prévenu plus tôt... Je dois absolument passer en salle d'accouchement et il demande à ce qu'on me pose la péridurale. Ce qui sera fait 30 minutes plus tard le temps d'avoir les anesthésistes.

La péridurale est une véritable libération pour moi. J'admire ces femmes qui peuvent s'en passer.

J'accoucherai à 21h00 et 21h02 comme n'importe quelle mère.

Ensuite, la délivrance prendra beaucoup de temps vu mon terme.

Je n'ai pas demandé à voir mes filles tout de suite après l'accouchement. Je préférais les voir après, propres et habillées, pour garder une belle image d'elles.

Bizarrement, je n'avais pas non plus voulu savoir si elles étaient vivantes quand on m'a posé la question avant l'accouchement.

Elles ont vécu 1h15 et 1h45 sans que je le sache. Je pensais que même vivantes se serait tellement court que cela ne changerait rien.

Autant avec l'IMG grâce au site de l'association Petite Emilie, je m'étais renseignée et je savais à quoi m'attendre, c'est pourquoi je savais que je voulais les voir propres et habillées, autant je n'aurai jamais imaginé qu'elles vivent "si longtemps".

C'est l'un de mes regrets mais c'est peut-être mieux que de les voir mourir. J'ai fait ce que je pouvais à ce moment là avec les informations que j'avais. 

Les soignants de l'hôpital ont vraiment été adorables pendant et après l'accouchement. Quand ils ont apporté mes filles ils l'ont fait avec tant d'amour et de tendresse que j'en garde un souvenir ému encore aujourd'hui. Ils m'ont aussi dit que pour les soins palliatifs, ils les avaient gardées côte à côte.

Merci à Chloé en particulier qui a été tellement gentille toute cette nuit là.

 

Il est possible de prendre des photos, ce n'était pas notre souhait.

Comme il n'y avait plus de chambre, j'ai dormi dans ma salle d'accouchement. C'était loin d'être idéal mais au moins je n'ai pas eu à changer d'hôpital.

 

Pour en revenir à l'hôpital, le manque de docteur est criant dans mon histoire. Peut-être aurais-je du crier ma douleur plus fort pour qu'on s'occupe de moi plus tôt. J'ai été trop résistante ? A mon arrivée, je pense que les infirmières ont sous estimé mon état. Pour autant, leur attention par la suite compensera cette situation à mes yeux.

Publié dans Hôpital, Santé, Mon histoire

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